La manifestation de ce jour dénonce les réductions de postes d’enseignants dans nos écoles (-16000 en 2011). Incontestablement, l’application sans distinction, sans priorité, de la règle « suppression d’un fonctionnaire sur deux » ne constitue pas une bonne façon de gérer l’Etat et la dépense publique.
François Bayrou a annoncé ce que devaient être les priorités de la société française dans les prochaines années : produire et instruire. Pour (re)faire de l’école française l’une des meilleures du monde, nous garantirons les moyens de l’école pendant les cinq années à venir. Mais la question centrale n’est pas celle-là.
Parmi les 16 000 postes d’enseignants ouverts au concours, 1000 n’ont pas été attribués, le plus souvent parce que les jurys n’ont pas rencontré de candidats suffisamment compétents. Pour la première fois il y eut moins de candidats au CAPES de mathématiques que de postes proposés. Inutile de créer des postes si nous n’avons plus de candidats de qualité et motivés pour les pourvoir.
Elle n’est toutefois pas seule responsable de la situation actuelle. Elle concluait en effet de nombreuses années d’abaissement des exigences à chaque niveau de l’école. Abaissement qui fragilise 40% des entrants au collège qui ne savent pas lire et écrire correctement, qui place la France 27è parmi les pays industrialisés pour le niveau moyen de nos enfants.
Aussi, ceux qui promettent plus de moyens et plus de postes se trompent de sujet. La priorité est aujourd’hui de lever le doute sur l’école, doute ressenti par les parents, les enseignants et les enfants eux-mêmes.
La priorité que nous donnons à l’école, à l’instruction, ne se traduit pas par des promesses de moyens qui ne seront pas tenues, mais par une exigence qui permettra aux enseignants d’enseigner et aux enfants de progresser. Cette exigence s’appuiera notamment sur les réussites pédagogiques qui existent dans notre pays et sur une scolarité adaptée pour les enfants en difficulté.
Eric Lafond, Conseiller national Modem
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