L’apparition de ce nouveau principe, au détour d’un amendement, ne manque pas d’intriguer ou d’inquiéter.
L’organisation de notre rythme de vie mérite mieux qu’une mini réforme en catimini, masquée par l’omniprésente crise financière et économique qui rend aphone les partis politiques.
Les arguments en faveur d’un allongement du temps de travail, et donc du temps de cotisation, sont connus. Ils ont trait à la démographie (renouvellement limité des générations), à l’allongement de la durée de vie et par voie de conséquence à l’équilibre économique de notre régime de retraite par répartition. Pour autant le débat sur le temps consacré au travail ne saurait se résumer à cette question du régime des retraites.
A l’heure actuelle, où 62% d’une classe d’âge obtient le baccalauréat, le premier temps de notre vie, celui consacré à l’apprentissage, aux études, prend environ 20 ans. Puis, en moyenne, nous travaillons jusqu’à 55 ans, avant d’entamer un troisième temps qui, selon que nous soyons homme ou femme, nous mènera jusqu’à 75 ou 83 ans. C’est ainsi qu’en moyenne nous travaillons 35 ans, sur 80 ans de vie En d’autres termes, nous contribuons économiquement à la collectivité moins de la moitié de notre vie.
Cette réflexion pourrait conduire à une conclusion simple, il faut davantage travailler. C’est vraisemblable, mais cela ne signifie pas qu’une simple augmentation du second temps (20 ans à 65 ans) suffise à répondre aux enjeux.
En revanche le constat actuel reflète un décalage entre ces trois temps très rigides et la réalité de notre environnement social et professionnel qui nécessite souplesse et adaptation et offre aussi la possibilité d’évolutions. Faut-il encore avoir les outils le faire et c’est là où le bât blesse. Une réflexion sur le temps de travail dans une vie ne saurait être dissociée de la formation professionnelle ou de la notion de seconde chance pour ceux à qui la formation initiale n’aura pas servi. En somme il s’agit d’évoquer un nouveau contrat social entre l’Etat et l’individu, un sujet qui ne saurait se réduire à un amendement parlementaire nocturne.
Pourquoi chercher à ce point l'encadrement par la loi de l'activité d'une personne, et surtout l'accepter. Oui, la Crise financière et économique conduit les politiques dans certaines voies pleine du brouillard de l'espérance juvénile. Pour autant, un petit peu plus d'ouverture d'esprit serait la bienvenue et rattacher le temps de travail à la formation sur la base d'un calcul ne me parle pas. La vérité est que l'on s'interroge sur le moyen de rendre le pays un peu plus riche, et c'est de cela dont il devrait être question. L'éducation nationale ne fait pas l'intelligence, bien au contraire (jeter un petit coup d'oeil au manifestation d'hier, puis de l'an dernier, et ainsi de suite). Avez vous entendu parlé du concept américain de "l'économiquement viable" ? C'est simple : peu importe que la personne soit diplômée ou non, si elle sait travailler, se servir de sa tête et de ses mains, elle sait gagner de l'argent. Peut être devrait on laisser les gens travailler en France, plutôt que de jouer les Grands contre-maitres, et en tant que représentant d'une ligne qui se veut modérée et neutre, peut être devriez vous vous demandez ce qui cloche réellement dans le fond de ce régime.
Je viens de lire un article sur vous dans le dernier Lyon Mag, par curiosité je fais un petit tour sur votre blog. Ma foi, pour quelqu'un de cérébrale et de reconnu comme très intelligent, je suis un petit peu déçu. Mais peut être ne voulez vous pas trop vous servir d'un blog pour communiquer avec les Lyonnais...
Rédigé par : Mysanthropian | 19 décembre 2008 à 13:50