4000 € par mois, les hésitations du PS sur la réforme fiscale

Il convient de réagir aux propos de Mme Roure concernant le niveau de revenu des français et le fait que « 4000 € par moi, c’est peanuts ».

Le débat politique sera d’autant plus éclairé et intéressant pour les français qu’il s’appuiera sur un constat objectif de la situation. Rappelons ici quelques éléments d’information qui ont semblé manquer dans le débat des primaires du PS.

Le niveau de vie des français est suivi régulièrement par l’Insee. L’institut présente celui-ci par tableau présentant les revenus des individus découpés en déciles. En 2007 les 10% les plus riches ont perçu plus de 50778 € par an, soit plus de 4232 € par mois. François Hollande pouvait, à l’époque, déclarer qu’il n’aimait pas les riches. Il omettait de préciser que lui-même, en tant que parlementaire et élu local, percevait bien plus que cette somme là mensuellement.

Cette réalité n’a pas changé. Le revenu médian est passé de 1514 € par mois à 1600 €. Ce qui signifie qu’il y a, malheureusement, assez peu d’individus qui gagnent 3000 à 4000 € par mois et qu’ils font partie, mécaniquement, des plus riches. Faut-il les aimer ou pas pour autant ? La réforme fiscale que promettent tous les candidats du PS pèsera-t-elle largement ou non sur ces personnes ? C’est ce qu’il conviendra de préciser dans la campagne électorale à venir.

Toutefois, à laisser penser qu’il y a tant de gens très riches en France, le PS court le risque d’opposer les français entre eux. Surtout, cette « manne » attendue de la réforme fiscale l’exonère d’une réflexion en profondeur sur la baisse de la dépense publique.

Proposer une réforme de notre modèle économique et social nécessite d’être lucide sur celui-ci et sur le niveau de vie des français. Chacun est tenté de regarder dans son environnement personnel mais les élus doivent disposer d’un regard plus complet, plus précis et moins idéologique.