Les horizons dont nous venions étaient divers – sociaux-démocrates,écologistes, républicains et anciens de la maison centriste demeurés fidèles à l’idée du « parti libre ». Nous étions pourtant moins nombreux que ceux qui embrassaient pour la première fois la logique partisane.
Dans une communauté aussi hétérogène, les attentes étaient diverses, souvent immédiates et parfois contradictoires. Les premières étapes de la construction du Mouvement Démocrate ont révélé ces contradictions. Elles ont généré quelques abandons ou désillusions.
Dans ce contexte, après deux autres défaites électorales, le doute a gagné beaucoup d’entre nous. Certains détecteront même un vent de panique dans les manifestations tout azimut de notre proximité avec les membres de feu la «gauche plurielle ».
Il est temps de se souvenir des raisons majeures pour lesquelles nous nous sommes engagés.
- L’indépendance. Souvent perçue comme une posture, elle est au cœur du projet démocrate. Elle repose sur une triple ambition. Celle d’un projet de société en phase avec le nouveau siècle, libéré des vieux sérails idéologiques. Celle de s’extraire de l’affrontement PS-UMP et d’une alternance mécanique aux faibles perspectives. Celle enfin de s’affranchir d’une forme d’establishment installé dans la société française depuis une vingtaine d’années. Or cette indépendance a été malmenée. Tactiques électorales et peur du risque firent trop souvent fléchir cette volonté.
- Le renouveau des pratiques politiques. Facilement tournée en dérision, cette ambition parlait profondément aux cœurs et aux esprits des nouveaux adhérents. Elle repose beaucoup sur la promesse de nouveaux visages, d’une nouvelle génération sans qu’il faille voir là une forme de jeunisme. Elle repose aussi sur la vision d’une démocratie modernisée, avec une décentralisation approfondie, la fin du cumul des mandats et des élus davantage impliqués. Cette ambition a commencé à s’exprimer lors des élections municipales. Les régionales doivent la confirmer.
- Le projet. Il est l’épicentre de notre mouvement même s’il est souvent demeuré en retrait depuis deux ans. Il nous appartient de le remettre en évidence avec ses trois piliers fondamentaux : démocratie, nouveau modèle économique et social autour du savoir et de l’innovation, et choix d’un développement soutenable. Ne doutons pas de notre capacité à bâtir un projet régional singulier et novateur, ainsi que nous l’avons souvent fait pour les municipales.
Fort de ces convictions il manque aujourd’hui au Mouvement Démocrate une forme de détermination propre à convaincre les électeurs de la sincérité de notre engagement. Celle qui nous conduirait à être exigeant et exemplaire dans la préparation des échéances électorales. Qui nous permettrait d’échanger avec d’autres formations politiques sans que notre indépendance soit immédiatement remise en question. Qui convaincrait que la tentation de se réfugier dans une alliance ne nous effleure pas en ces temps difficile. Qu’une alliance ne serait pas une fuite en avant sans contenu autre qu’une opposition au pouvoir en place.
Aussi est-il temps que le Modem prenne toute sa dimension et cela ne pourra être accompli que si nous sommes cohérents avec les raisons pour lesquelles nous nous sommes engagés.
C’est pourquoi je m’engage dans cette campagne électorale. Je souhaite que le débat existe en interne sur la ligne politique que nous devons tenir, sur le message électoral que nous devons porter et qu’ainsi, rassurés sur ces perspectives, nos équipes puissent pleinement prendre part au projet.
Eric Lafond
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