L'engagement européen en Afghanistan est depuis 2001 organisé autour de deux axes : soutien financier à la reconstruction du pays, soutien militaire à sa sécurisation et sa pacification. Initialement 13 États parmi les 27 ont envoyé sur place des troupes pour composer la FIAS (Force Internationale d'Assistance et de Sécurité). 25 participent aujourd'hui, soit 21 000 soldats sur les 41 000.
L'Europe s'est engagée à hauteur de 30% sur les 12 milliards promis pour la reconstruction du pays.
Pour autant, il n'existe pas de politique européenne bien définie. Ainsi la France n'est-elle pas en phase avec la Grande-Bretagne, l'Allemagne et les Pays-Bas (les 3 principaux contingents militaires européens) sur les objectifs et les moyens à mettre en œuvre. Schématiquement les autres États européens essaient de mettre en cohérence l'effort fait sur le plan sécuritaire et l'aide publique au développement. La France a décorrélé les deux, figurant en dernière position des contributeurs pour ce qui concerne l'aide publique au développement.
Le renforcement de l'action militaire décidé par le Président Sarkozy offrait davantage une occasion de montrer un rapprochement avec l'OTAN et les États-Unis qu'une réelle inflexion de la politique française en
Afghanistan.
A l'inverse, le décès récent de 10 jeunes soldats devrait ouvrir un débat majeur. Avons-nous les moyens de notre implication actuelle sur la scène internationale ? Le fait d'envoyer des engagés âgés de 19 ans, formés pendant 6 mois, sur un théâtre d'opération évidemment dangereux, incite à penser que nous n'avons, en fait, pas les moyens d'être efficace. Djibouti, Cote- d'Ivoire, Tchad, Liban, etc. la France est militairement présente en de nombreux endroits et nous n'avons vraisemblablement plus les capacités d'
assumer autant de responsabilité.
Aussi, en mettant cote à cote notre modeste implication financière et la fragilité de notre implication militaire, on prend conscience de l'intérêt d'un meilleur projet européen de politique étrangère. La mutualisation des moyens et la définition d'objectifs communs doit rendre plus efficace et
moins risqué l'action européenne dans le monde et c'est cela qu'un gouvernement convaincu de la nécessité du projet européen devrait promouvoir.
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