Après 12 jours de grève des éboueurs à Lyon, il est temps de chercher une solution par le haut.
Depuis les années 60 la quantité d’ordures ménagères a doublé. Les camions ont été modernisées, les parcours optimisés mais fondamentalement l’approche des déchets ménagers n’a pas changé. Derrière le marché public, catalyseur du conflit, les lyonnais ont bien compris que le véritable enjeu est une évolution de la profession (temps de travail, salaires, sécurité – le secteur du déchet est le second en France pour les accidents du travail -, évolution de carrière, etc.). On peut reprocher aux responsables politiques et administratifs du Grand Lyon de ne pas avoir abordé sincèrement ce sujet. Il faut maintenant sortir du conflit, avant que celui-ci ne s’enlise et ne pénalise durement les habitants.
Les 500 000 t. de déchets, pour l’essentiel incinérés, produisant chauffage et eau chaude, offrent de nombreuses autres options (compostage, usine de méthanisation, recyclage, réemploi).
La mise en place d’une économie de type circulaire donnerait l’occasion à l’agglomération lyonnaise d’être une pionnière et exemplaire dans ce domaine.
Produire local, un avenir possible
Les déchets constituent une matière première secondaire encore largement inexploitée.
La récupération et le traitement de celle-ci constituera une filière industrielle à part entière, permettant de produire et de créer des emplois localement. De nouveaux métiers, de nouvelles pratiques professionnelles sont possibles en sortant des habitudes
établies depuis quarante ans. La mutation en profondeur de la collecte et du tri des déchets est l’occasion de rassembler l’ensemble des acteurs politiques et économiques autour d’un projet commun pour l’agglomération et de retrouver de la sérénité dans le dialogue social au Grand Lyon.
J’invite les responsables du dossier à prendre une initiative en ce sens.
Eric Lafond, Conseiller d’arrondissement à Lyon
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