Avec 57,8% de participation à l’élection municipale, les lyonnais ont envoyé un message aux candidats et aux formations politiques. Il s’agit d’ailleurs certainement de plusieurs messages et il est bien difficile d’avoir des certitudes en la matière.
A comparer avec les législatives de juin (60,5% de participation), ce sont 15000 lyonnais de moins qui sont allés voter. Si on regarde dans le détail ce sont aussi 3000 lyonnais qui ont voté blanc ou nul, contre 1500 aux législatives.
Moins de votants, plus de votants qui expriment une insatisfaction par rapport à l’offre électorale, comment ne pas en conclure que nous (les candidats) ne sommes pas parvenus à intéresser ?
Ce manque d’intérêt peut s’expliquer par
- un décalage avec les sujets de préoccupations ;
- un scrutin perçu comme joué d’avance ;
- une absence de débats.
Il est un lieu commun de dire que les élections municipales sont des élections de proximité, où il faut parler
« crottes de chiens, taille des trottoirs et carrefour mal aménagé ».
Gérard Collomb et Dominique Perben ont respecté cette tradition, mettant
l’accent sur les berges du Rhône, les velo’v, la propreté, etc. Sans succès,
sauf à considérer que la réélection d’un maire sortant avec les voix de 30,3%
des citoyens, est un succès pour la démocratie.
On peut alors considérer que, face aux préoccupations que sont le logement, l’emploi, la santé, l’éducation,
les sujets de « proximité » ne mobilisent finalement pas. Ce décalage éclaire alors une forme de désillusion à l’égard de la politique, les projets et l’action des candidats / élus étant alors perçus comme peu susceptible
d’améliorer la vie.
Quel est le poids des sondages annonçant une large victoire du maire sortant dans la décision de l’électeur de ne pas aller voter ? Personne n’en sait rien mais tout le monde est persuadé qu’elle est importante. Les 5 ou 6 sondages successifs annonçant 15 à 20 points d’écarts entre les candidats PS et UMP et reléguant le Modem entre 5 et 8% donnent l’impression d’annoncer la fin du jeu avant qu’il ait commencé.
De ces deux constats naît un troisième, l’absence de débats qui, dans cette campagne, est le fuit d’une
stratégie électorale et d’une carence médiatique. La stratégie fut celle de Gérard Collomb, refusant systématiquement la contradiction à l’exception de 2 séances télévisuelles. Et des dernières ont éclairé la limite de l’exercice faute d’espace et de temps à la contradiction et à l’échange d’arguments.
Il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur les médias mais de rappeler ici combien leur rôle est déterminant
dans le fonctionnement de la démocratie. Il appartient à la presse écrite, télé et radiodiffusée d’inventer de nouvelles formes de débats entre les candidats aux élections, la méthode traditionnelle ayant montré ses carences. Faut-il des duels entre chacun des candidats ? Des échanges avec des journalistes plus interrogateurs qu’animateurs ? Des débats avec des électeurs ? Aucune formule n’est parfaite mais incontestablement il faudra essayer autre chose pour recréer de l’intérêt pour les projets présentés par les formations politiques.
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